Jean Derval (1925-2010) occupe une place de choix dans l’histoire de la céramique française. Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris, il s’oriente très tôt vers les arts décoratifs. Sa rencontre avec René Batigne, puis surtout avec les ateliers de Vallauris dans les années 1940, marque un tournant décisif. À cette époque, le petit village provençal attire une génération entière de créateurs – Picasso, Capron, Jouve, Ramié, entre autres – qui vont redonner à la céramique française un souffle moderne et audacieux.

L’œuvre de Derval se caractérise par un subtil équilibre entre tradition artisanale et recherche plastique contemporaine. Inspiré par les arts populaires méditerranéens, mais aussi par les formes stylisées du modernisme, il crée un univers reconnaissable, où se mêlent :

• Des pièces utilitaires (plats, pichets, assiettes) revisitées par un dessin moderne, aux lignes franches.
• Des pièces décoratives et sculpturales où apparaissent des motifs stylisés : animaux, visages, silhouettes humaines.
• Un travail sur les émaux : Derval explore les couleurs profondes (verts intenses, bleus cobalt, ocres) et les contrastes mats/brillants.

Comme Roger Capron ou Robert Picault, Derval participe à l’effervescence créative de Vallauris dans les années 1950-1960. Ses œuvres circulent dans les galeries parisiennes et internationales, contribuant à faire de la céramique un véritable art d’après-guerre. Il collabore également avec des architectes et décorateurs, intégrant ses créations à des ensembles décoratifs, ce qui témoigne de son ouverture vers l’art total et la décoration d’intérieur.

Si Jean Derval reste moins médiatisé que Capron ou Jouve, son travail suscite aujourd’hui un intérêt croissant auprès des collectionneurs. Ses pièces, souvent signées « JDerval » ou « Derval Vallauris », sont recherchées pour leur puissance graphique et leur rareté relative. Les prix peuvent varier de quelques centaines d’euros pour de petites assiettes ou vases, à plusieurs milliers d’euros pour des pièces uniques ou monumentales.

• Pour son rôle central dans l’histoire de Vallauris.
• Pour l’originalité de son style, entre figuration stylisée et abstraction décorative.
• Pour la qualité de ses émaux et la force expressive de ses formes.
• Parce que ses œuvres restent encore accessibles par rapport à d’autres céramistes majeurs, mais leur valeur tend à croître.

Jean Derval incarne parfaitement l’esprit créatif de Vallauris d’après-guerre : un mélange de tradition provençale et de modernité artistique. Ses œuvres, poétiques et puissantes, trouvent aujourd’hui une place privilégiée dans les intérieurs contemporains comme dans les collections de design vintage.

© Danke Galerie et Galerie Edouard de la Marque